Jordan Hines (Jim Cummings) semble tout avoir pour être heureux : une fiancée merveilleuse qu’il est sur le point d’épouser, un boulot valorisant dans une société qu’il co-dirige avec son meilleur ami (PJ McCabe), un physique de playboy et un sourire carnassier.
Mais la vie de Jordan se dérègle quand il reçoit une invitation licencieuse.
Certains films cousus de fil blanc vous conduisent sagement d’un point A à un point B. D’autres au contraire vous enthousiasment par leur capacité à vous surprendre. The Beta Test n’appartient à aucune de ces deux catégories. Il s’agit d’un film agaçant qui prend un malin plaisir à nous surprendre au risque de nous perdre.
Il est réalisé et interprété par Jim Cummings dont le premier film, Thunder Road, a été porté aux nues. Certes, ce film-là comportait une scène d’anthologie où on le voyait interpréter un policier partant en vrille à l’enterrement de sa mère. Un nouveau génie comique, lisait-on, était né. J’avoue que je ne partageais pas cet enthousiasme unanime. Jim Cummings ressemble trop à mes yeux à Jim Carrey – que j’ai du mal par ailleurs à considérer comme une immense star – pour mériter tant d’éloges.
De quoi parle The Beta Test ? Est-ce un thriller ? une comédie de mœurs ? un cauchemar éveillé façon Mulholland Drive ? la plongée dans la psyché détraquée d’un golden boy à l’American Psycho ? Un peu des quatre. Et cette indécision, loin de constituer une richesse, est, à mes yeux sa principale faiblesse. Sans doute pourrait-on, comme certaines critiques qui n’hésitent pas à voir dans The Beta Test le meilleur film du mois, saluer son habileté à jouer avec les genres ; mais au contraire j’y vois, non sans une certaine intransigeance, une marque de dilettantisme, comme si les deux réalisateurs, ne sachant pas trop à quel saint se vouer, nous avaient jeté à la figure une histoire passablement emberlificotée en nous disant : « Tenez ! Débrouillez vous avec ça »