Thunder Road ★☆☆☆

Jimmy Arnaud (Jim Cummings) est policier au Texas. La mort de sa mère le laisse anéanti. Il se dispute avec son ex-compagne la garde de leur fille Crystal. Son comportement au travail est de plus en plus erratique, malgré la présence amicale de son coéquipier.

Un buzz enthousiaste entoure la sortie de Thunder Road, programmé à Cannes et primé à Deauville. Il faut reconnaître à Jim Cummings, réalisateur, producteur, scénariste, monteur et acteur principal de son premier long métrage, un sacré talent.

En témoigne le premier plan, repris quasiment à l’identique du court-métrage de treize minutes qui lui avait valu une récompense à Sundance en 2016. On le trouve sur Vimeo. Jetez-y un œil. Il se déroule durant les funérailles de la mère de Jimmy. Le fils éploré s’y livre à un numéro désopilant, aussi drôle que malaisant, aussi sincère que ridicule. En une seconde, son visage étonnamment expressif passe de la crise de larmes à la catatonie.

C’est précisément ce parti pris audacieux qui m’a mis mal à l’aise. Faut-il en rire ou en pleurer ? Les deux répondent les admirateurs du film. Ni l’un ni l’autre ai-je envie hélas de dire. Thunder Road ne m’a pas amusé car le rire qu’il est censé provoquer se bloque au milieu de la gorge par la faute du malaise qu’il suscite simultanément. Il ne m’a pas touché pour autant, car le personnage de Jimmy est trop hystérique, trop borderline, trop trop pour être crédible.

On pourra sans doute considérer, à tête reposée, que Thunder Road est une allégorie d’une Amérique vacillante et une critique de l’hypervirilisme texan. Ce n’est pas faux. Mais ce sous-texte politique, pour pertinent qu’il soit, ne suffit pas à lui seul à donner au film un intérêt qu’il n’a pas.

La bande-annonce

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *