Attention ! Film culte ! L’intraduisible et impayable Faster, Pussycat! a pour héroïnes trois amazones qui sillonnent le désert californien dans leurs voitures de course.
Le film commence par quelques lignes lues en voix off : « Ladies and gentlemen, welcome to violence, the word and the act. While violence cloaks itself in a plethora of disguises, its favorite mantle still remains . . . sex. »
Suivent des images psychédéliques de stripteaseuses filmées en contre-plongée face à des spectateurs masculins émoustillés et éructants.
Le film à proprement parler commence par un plan séquence : trois cabriolets roulent à vive allure sur une piste. Soudain, l’un d’eux bifurque vers un lac. Sa conductrice stoppe, descend de voiture et plonge dans l’eau. Une autre conductrice la rejoint bientôt. Une mêlée s’ensuit. D’abord dans l’eau. Puis sur la berge. On l’aura compris : tout est bon pour filmer deux filles à gros seins se rouler dans la boue.
Faster Pussycat! a été tourné avec trois bouts de ficelle en 1965 par Russ Meyer, un ancien photographe de Playboy passé derrière la caméra. Sans s’encombrer d’un scénario sophistiqué, il y filme ses fantasmes : des femmes libérées, violentes, à la poitrine démesurée.
Faster Pussycat! est à la fois terriblement sexiste et étonnamment féministe. C’est une série B au mauvais goût assumé qui charrie tous les stéréotypes du film X : jolies pépés, T-shirts mouillés, latex fétichistes, grosses cylindrées … Mais c’est aussi un film dont les héroïnes sont des femmes. Des femmes qui utilisent leur sexualité agressive pour subvertir les codes d’un monde d’hommes. L’affiche du film le montre : Tura Satana, une ex stripteaseuse nippo-amérindienne, toute de cuir (dé)vêtue, fait une clé de bras à un homme cloué au sol.
Faster Pussycat! est le film culte de Quentin Tarantino. Impossible de le voir aujourd’hui sans penser à son Death Proof qui en est directement inspiré. C’est à la fois l’intérêt et la limite du film de 1965. Faster Pussycat! a inspiré une œuvre qui en a sophistiqué et modernisé l’écriture et qui, du coup, l’a démodé.