Les adolescents meublent l’ennui d’un été étouffant dans un petit village du sud-est de l’Espagne. Ils traînent, boivent, fument, dansent… Une idylle se noue entre Ana, dont la mère tient le bar du village, et José, qui a longtemps vécu à l’étranger, dont le père est le propriétaire d’un champ de citronniers.
Une vieille rumeur court : la rivière qui traverse le village peut tomber amoureuse d’une jeune fille, déborder de son lit et l’entrainer avec elle.
La jeune réalisatrice Elena Lopez est allée tourner dans son village natal, à mi-chemin d’Alicante et de Murcie, un film de fiction à la forte teneur ethnographique. On y voit, comme dans un documentaire, plusieurs habitantes raconter face caméra la légende qu’elles se transmettent de génération en génération.
Cette légende fantastique constitue l’arrière-plan de ce film dont le sujet sinon serait banalement classique : il s’agit de raconter, comme on l’a déjà fait mille fois, les premières amours d’un groupe d’adolescents (peut-être parce que le film se déroule en Espagne et que les sonorités me l’ont rappelé, j’ai pensé au long documentaire de Jonás Trueba Qui à part nous ?).
Pendant tout le film, l’orage couve. Il se déchaînera dans son tout dernier quart d’heure. Pour le montrer, la réalisatrice utilisera des images tournées, parfois à partir d’un simple téléphone portable, pendant l’ouragan qui a submergé la petite ville d’Orihuela en septembre 2019.
Mais jusqu’à ce dénouement apocalyptique – que je ne suis d’ailleurs pas sûr d’avoir compris – le film pâtit de sa longueur et de sa langueur. Ses deux héros, Ana et José, tombent si vite amoureux l’un de l’autre qu’aucune tension, aucun suspens n’a le temps de s’installer. Le film fait du surplace, ne raconte rien et ne montre pas grand’chose.