Le Comte de Monte-Cristo ★★★☆

Qu’on l’ait lu ou pas, on connaît tous l’histoire du Comte de Monte-Cristo comme on connaît celle des Misérables ou de Cyrano de Bergerac. En 1815, alors qu’il s’apprête à épouser la belle Mercedes, le jeune capitaine de marine Edmond Dantès est injustement enfermé au château d’If. Il parvient à s’en échapper grâce à la complicité de l’abbé Faria et à mettre la main sur le trésor perdu des Templiers. Il va traquer ceux qui l’ont trahi et mettre son immense richesse au service de son insatiable vengeance.

Fort du succès remporté par Les Trois Mousquetaires, le duo Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patelière, produit par Pathé, remet le couvert. Son ambition revendiquée : signer un blockbuster à la française en adaptant les grands classiques qui font partie de l’imaginaire populaire. Le projet n’est peut-être pas d’une créativité folle (quel sera le prochain opus ? Sans famille ? Notre-Dame de Paris ?) ; mais il n’en s’agit pas moins d’un travail soigné, dans des décors éblouissants, avec des costumes somptueux et une caméra virevoltante.

Plus qu’un blockbuster, un terme américain et galvaudé qui décrit plus un genre qu’un produit, Le Comte de Monte-Cristo renoue avec la tradition des péplums façon Ben Hur ou Lawrence d’Arabie. C’est un film énorme, de près de trois heures qui nous emporte. Il réussit le pari d’une durée hors norme qui n’est jamais ennuyeuse. Je m’ennuie tellement à des films d’une heure trente que je dois féliciter ses auteurs de ne pas m’avoir laissé une seconde pour regarder ma montre pendant près de trois heures de rang.

Le Comte de Monte-Cristo est à prendre au premier degré. Il n’essaie pas de rendre crédible des situations ou des rebondissements qui, dans le livre déjà, ne l’étaient guère. Je me souviens, enfant, d’en avoir vu à la télévision une adaptation. J’en ai un souvenir marquant. J’en avais tout aimé : les personnages follement romantiques, l’omnipuissance de son héros, sorte de Bruce Wayne (le héros masqué de Batman) avant l’heure, son projet vengeur et l’habileté avec laquelle Dantès le met en oeuvre… Je pense – sans en être entièrement certain – qu’il s’agissait de la mini-série en quatre épisodes de Denys de La Patellière, le propre père du co-réalisateur Alexandre de La Patellière – qui est né la même année que moi et qui raconte qu’il accompagnait émerveillé son père sur le plateau.

J’aurais aimé mettre quatre étoiles à ce Comte de Monte-Cristo. Mais hélas, je n’y arrive pas. Les raisons en sont multiples et mauvaises. La première est que, connaissant trop bien l’intrigue, elle me surprend moins : on sait par avance par exemple le subterfuge que Dantès utilise pour s’évader du château d’If et le succès de son entreprise. La seconde est que je suis sans doute trop vieux pour goûter ces films-là. À dix ans, j’étais fasciné et transporté. À cinquante, j’ai perdu mon âme d’enfant.

PS : Avez-vous reconnu la langue que parlent Dantès et Haydée ? Roumain ? Maltais ?

La bande-annonce

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