La Venue de l’avenir ★★★☆

De nos jours, un héritage compliqué conduit quatre lointains cousins que tout oppose, un apiculteur gentiment perché (Vincent Macaigne), un photographe en quête de sens (Abraham Wapler), un professeur de français vieille France (Zinedine Soualem), une executive woman dépressive (Julia Piaton), sur les traces de leur lointaine aïeule, Adèle (Suzanne Lindon) qui quitta en 1895 sa Normandie natale pour la capitale à la recherche de sa mère (Sara Giraudeau).

Cedric Klapisch est de retour. Après En corps, un des films à mon sens les plus euphorisants de ces dernières années, il a pour la première fois les honneurs de la sélection officielle à Cannes (hors compétition). Son film le mérite largement.

Il s’empare d’un scénario vraiment original, co-signé avec son vieux complice Santiago Amigorena, rencontré sur les bancs du lycée Rodin (poke mes deux fils !), qui joue à saute-moutons par-dessus trois générations, s’amusant à des jeux de miroirs entre la France de la Belle époque et celle d’aujourd’hui. Il traite à sa façon le même sujet que Partir un jour : l’arrachement d’une jeune femme à sa vie provinciale. Il réunit des acteurs de toutes les générations, les vieux fidèles de Klapisch (Cécile de France, Zinedine Soualem, François Berléand…) et la fine fleur de ce que Télérama appelle méchamment les Nepo babies, les fils et filles de : la fille de Sandrine Kiberlain, celle de Charlotte de Turckheim, celle d’Anny Duperey, le fils d’Irène Jacob…

Il réussit surtout – et c’est à mes yeux sa principale qualité – à regarder en même temps vers le passé et vers l’avenir. C’est un film nostalgique sur un Paris disparu. Mais ce n’est jamais un film réactionnaire, entonnant la lassante ritournelle du c’était-mieux-avant. Au contraire, La Venue de l’avenir est une ode à la jeunesse qui exalte une époque de progrès, de changement (l’invention de la photographie qui révolutionne la peinture, la généralisation de l’électricité…), tout entière tournée, comme son titre polysémique, vers l’avenir.

J’aurais volontiers mis quatre étoiles à ce film coup-de-cœur si une personne qui m’est chère ne m’avait pas alerté sur ses limites. Les allers-retours entre 2024 et 1895 y sont un peu trop mécaniques. Les acteurs n’y sont pas toujours bien dirigés, notamment Cécile de France malgré son brushing incroyablement stylé. Les rebondissements du scénario n’y sont pas toujours crédibles quand ils ne sont pas très prévisibles (aurez-vous deviné de qui Adèle est la fille ?).

Malgré ces défauts, La Venue de l’avenir reste pour moi un film à la fois solaire et mélancolique, un film joyeux et rieur qui nous met la banane 🙂

La bande-annonce

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