Bollywood produit plus de films que Hollywood. Une minorité d’entre eux parvient en Occident. Tournés pour l’exportation, ils ne sont d’ailleurs pas les plus représentatifs. La Saison des femmes est de ceux-là qui, en raison de son sujet et de ses scènes dénudées, n’a pas obtenu son visa d’exploitation en Inde.
Son sujet est simple : les femmes indiennes et l’oppression qu’elles subissent. Trois héroïnes trentenaires d’un petit village du Gujarat vivent depuis leur plus jeune âge dans une société phallocratique. La plus âgée, mère à quinze ans, veuve à dix-sept, marie son fils et revit, à travers sa belle-fille, l’expérience traumatisante qui fut la sienne. La deuxième, gaie comme le jour, désespère d’avoir un enfant d’un mari ivrogne et violent. La troisième a échappé au mariage pour tomber dans la prostitution.
Bollywood filme à la truelle. Ce cinéma ne se distingue pas par sa subtilité mais par son manichéisme. Nos trois héroïnes sont des mères courage alors que les hommes qu’elles croisent sont des brutes, des lâches ou des idiots qui arborent des boucles d’oreilles ridicules. Lesté de bons sentiments, La Saison des femmes n’en est pas moins émouvant. On y passe du rire aux larmes en un clin d’œil jusqu’à un happy end prévisible mais réjouissant.