Get Out nous est arrivé d’Amérique précédé d’une réputation élogieuse. Film à petit budget, carton au box office, Get Out a battu des recors de rentabilité.
De quoi s’agit-il ? D’un remake du film bien connu Devine qui vient dîner ? qui, en 1967, posait déjà la question des relations interraciales. Daniel Kaluuya reprend le rôle de l’acteur noir Sydney Poitier que sa fiancée blanche présente à ses parents. Comme dans le film de Stanley Kramer, l’accueil que ces bourgeois éclairés réservent au futur gendre est d’une parfaite courtoisie. Mais bien vite, sous la civilité apparente, affleurent les réserves et le malaise.
En 2017, le théâtralisme statique de Devine qui vient dîner ? et son moralisme bien pensant ne sont plus de mise. Son réalisateur, Jordan Peel, a la bonne idée d’utiliser les codes convenus du film d’horreur pour actualiser cette histoire intemporelle.
Intemporelle ? Une famille blanche accueille-t-elle en 2017 son gendre noir comme elle le faisait cinquante ans plus tôt ? Oui et non. Catherine Keener et Bradley Whitford rappellent Katherine Hepburn et Spencer Tracy. Ils font preuve de la même affabilité, de la même gentillesse. Mais les rapports interraciaux se sont compliqués en un demi-siècle. La phobie de la souillure qui animait le racisme hier se combinerait désormais à une forme de jalousie paradoxale. Dépréciatif hier, le regard, toujours raciste du Blanc sur le Noir, serait devenu admiratif aujourd’hui.
C’est cette thèse – qui reste à démontrer – que Jordan Peele défend dans une fable horrifique et gothique, qui emprunte au film d’horreur et au film de science-fiction. Sa première partie est la plus réussie qui installe l’action en prenant son temps, distillant un malaise persistant. La seconde partie qui révèle la folie vampirique des Armitage est plus convenue déroulant jusqu’à son terme une intrigue dont tous les ressorts ont été déjà explicités.