Katie a la vie dure mais garde le sourire. Elle vit seule avec sa mère dans un bled perdu au fond de l’Arizona. Elle rêve de partir à San Francisco et de changer de vie. Elle travaille dans un café et, pour faire bouillir la marmite, se donne avec une sincérité désarmante aux plus offrants pour une poignée de dollars.
Mais tout change lorsqu’elle rencontre Bruno. Pour l’amour de ce garagiste taiseux à peine sorti de prison, elle accepte de changer de vie. Son sacrifice sera-t-il payé de retour ?
Au concours du film le plus triste de l’année, Katie Says Goodbye l’emporterait haut la main. Rien n’est plus déchirant que le destin de cette jeune femme sur laquelle tous les malheurs du monde semblent s’abattre. Rien n’est plus bouleversant que son sourire immarcescible. On pense à Bess l’héroïne de Breaking the Waves de Lars von Trier dont l’amour fou pour Jon la conduit au sacrifice ultime.
Le scénario de Wayne Roberts est un modèle du genre. Sans se presser, il sert autour du cou gracile de Katie un nœud coulant qui jamais ne se desserrera [Non ! ce n’est pas un spoiler ! Elle ne meurt pas pendue]. Sans jamais être prévisible (si ce n’est peut-être s’agissant de ses économies qu’elle accumule dans une boîte à chaussures dont on se doute qu’elles finiront par lui être dérobées), il ne quitte pas Katie d’une semelle qui enchaîne les déconvenues. La malheureuse accumule les revers de fortune et les encaisse tous avec la même masochiste résilience – jusqu’à une scène finale dont on ne dira rien.
Olivia Cooke est bouleversante dans le rôle de Stella. On l’avait déjà vu dans la série Bates Motel. Elle tient le premier rôle féminin dans le dernier Spielberg Ready Player One. Il se murmure qu’elle interprétera la fille de Han Solo dans le prochain Star Wars. Une valeur à suivre…