Jeune couple aimant, Malte et Liv sont en vacances aux Baléares quand ils sont violemment agressés par trois jeunes. Malte prend un coup de couteau et, impuissant, assiste au viol de Liv.
Deux ans passent pendant lesquels le couple de jeunes enseignants panse lentement ses plaies. Malte fait de la boxe pour retrouver confiance en lui ; Liv termine une psychanalyse. La vie semble reprendre ses droits.
Mais, un jour, Malte croit reconnaître dans la rue le violeur de Liv. Que va-t-il faire ? Le suivre ? L’aborder ? Se venger ? Appeler la police ?
Si Un merveilleux couple touche une corde si sensible c’est qu’il nous confronte tous à une situation à la fois terrifiante et réaliste. Comment réagirions-nous à un viol ? Un viol qu’on aurait soi-même subi ? ou un viol sur notre partenaire auquel on aurait assisté sans pouvoir l’empêcher ?
La première scène du film qui décrit ce film est perturbante. Pourtant, elle n’y met aucune complaisance. On pense à Funny Games de Hanneke, le sadisme du réalisateur en moins. La seconde décrit la vie ordinaire d’un couple apparemment sans histoire dans une grande ville allemande. Tout sonne juste dans cette description du quotidien banal de Malte et de Liv dont le spectateur sait désormais le traumatisme qui les leste et qu’ils essaient de résorber.
La rencontre de Liv et de l’auteur du viol ouvre l’horizon des possibles. Le scénario pouvait choisir plusieurs directions : nous faire douter sur l’identité du violeur ? ou engager une véritable enquête policière pour le retrouver après avoir perdu sa trace. Il préfère se focaliser sur la psychologie de Malte : va-t-il partager avec Liv sa découverte ? ou la garder pour lui ? va-t-il traquer le coupable pour se venger ? pour s’expliquer ? pour lui pardonner ? ou va-t-il se rendre à la police pour le dénoncer ?
Un merveilleux couple s’enrichit d’un troisième caractère : le violeur lui-même qui n’est pas réduit à une simple silhouette mais qui – et c’est au fond logique – a sa propre psychologie. Est-il un être maléfique imperméable au remords ? ou au contraire se repend-il d’un acte criminel, peut-être commis sous l’effet de l’alcool et de la drogue, et cherche-t-il à reprendre le cours d’une vie normale ?
On n’en dira pas plus. On regrettera peut-être que les options choisies par le scénariste culminent dans un épilogue pas vraiment crédible. Mais ce bémol n’affectera pas l’intérêt et le plaisir qu’on aura pris à ce film bouleversant.