Ali (Adeel Akhtar) vient du Pakistan. Passionné de musique, cet ancien DJ ronge son frein en assurant la maintenance de quelques logements bon marché qui appartiennent à sa famille. Sa femme Runa est sur le point de le quitter ; mais il a obtenu d’elle qu’elle maintienne encore pour quelque temps l’illusion de leur union afin de donner le change à sa famille, très présente.
Ava (Claire Rushbrook) est assistante scolaire. La cinquantaine, d’origine irlandaise, elle vient de perdre son mari. Elle veille jalousement sur ses trois enfants, désormais majeurs, et sur ses petits-enfants.
Ali et Ava habitent Bradford, dans le nord minier et pluvieux de l’Angleterre, à quelques blocs de distance l’un de l’autre. Les hasards de la vie les feront se rencontrer.
Clio Barnard est une réalisatrice britannique dont le cinéma s’inscrit dans la veine naturaliste des Ken Loach, Jake Garvin (Hector), Francis Lee (Seule la terre), Paddy Considine (Tyrannosaur), Gaby Dellal (Une belle journée), etc. Le Géant égoïste en 2013 puis Dark River en 2017 avaient révélé son talent. Elle ne le force pas dans ce troisième film un peu trop convenu, qui zigzague entre comédie romantique et film social.
On sait par avance ce qu’il adviendra des deux héros, de l’attraction qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, des obstacles qu’ils devront dépasser, Ali avec sa famille indienne conservatrice, Ava avec son fils qui a hérité d’un père néo-nazi sa colère et sa violence.
Ali & Ava est sorti une semaine seulement après Ils sont vivants qui mettait en scène un couple similaire. Le personnage de Béatrice, comme celui d’Ava, devait vaincre les préjugés de sa famille pour faire accepter Mokhtar, le réfugié iranien dont elle était tombée amoureuse. Ce hasard de calendrier a desservi Ali & Ava qui est déjà quasiment disparu des écrans une semaine plus tard.