Les faits sont méconnus mais établis : Adolf Eichmann a été retrouvé en Argentine par le Mossad en 1960 grâce aux renseignements recueillis par le procureur général du Land de Hesse, Fritz Bauer qui n’avait pas confiance dans les services secrets de la RFA.
Ce même Fritz Bauer, qui est le héros du film de Lars Kraume, était l’an passé un personnage secondaire de celui de Giulio Ricciarelli. Le Labyrinthe du silence évoquait les procès d’Auschwitz intentés à Francfort dans les années 60 contre d’anciens SS. Deux films très proches par leur sujet – la machine judiciaire allemande face à son passé – et par leur traitement soigné mais sans grande originalité.
La mise en scène de Lars Kraume est d’un grand classicisme. Le scénario aurait pu se focaliser sur la traque de Eichmann par Fritz Bauer mais il s’égare en voulant traiter un autre sujet : la découverte par l’un de ses jeunes substituts (Ronald Zehrfeld, le héros des films de Chrisrian Petzold) de son homosexualité. Cette histoire donne certes l’occasion d’une surprise de taille – c’est le cas de le dire – mais ajoute un sujet secondaire qui nuit à l’unité du film.