À une époque où l’homosexualité n’avait pas encore été dépénalisée, le député libéral britannique Jeremy Thorpe (Hugh Grant) a eu une liaison avec le jeune Norman Scott (Ben Whishaw). Craignant le chantage de son amant, il décide de le faire taire.
La BBC a recruté Stephen Frears, le célèbre réalisateur, pour raconter, dans une mini-série de trois épisodes d’une heure chacun, un des faits divers les plus marquants de la vie politique britannique contemporaine. Avec un soin scrupuleux, mais sans atteindre la magnificence des décors de la saison 3 de The Crown, A Very English Scandal ressuscite l’Angleterre des années soixante-dix.
L’affaire Thorpe était dramatique. Elle s’est conclue par un procès retentissant pour tentative de meurtre qui a révélé à la fois la duplicité de la classe politique et la partialité de la justice.
Stephen Frears aurait pu, à partir de ce scandale passablement abracadabrantesque, croquer un tableau crépusculaire de l’élite politique britannique dans les années 70 ou nouer une intrigue policière tant les rebondissements de l’affaire étaient nombreux et surprenants. Mais il prend un autre parti.
Dans le rôle de Jeremy Thorpe, Hugh Grant cabotine outrancièrement. Son personnage ressemble moins à Franck Underwood, le héros machiavélique de House of Cards, qu’à un personnage des Monty Python voire à Mr Bean. L’interprétation de Ben Whishaw est plus subtile, même s’il a parfois tendance à en rajouter dans le registre drama queen.
Le problème est que cette bouffonnerie outrée n’est pas vraiment drôle. Un poisson nommé Wanda reste indépassable.