Tous deux élèves en quatrième, parias des cours de récré, Daniel et Théo sympathisent au premier regard. Le chétif Daniel est surnommé Microbe par ses camarades. Le grand Théo n’est pas à meilleure enseigne : les effluves de carburant qui l’accompagnent au collège après qu’il aide chaque matin son père dans son travail lui valent le sobriquet guère flatteur de Gasoil.
Les deux adolescents sont de joyeux rêveurs. Daniel est passionné de dessin. Théo est un bricoleur génial. Ils décident de construire une voiture de bric et de broc et de partir sur les routes du Morvan.
Le confinement a cet avantage : il laisse le temps de voir les films qu’on avait ratés à leur sortie en salles. Microbe et Gasoil était de ceux-là car j’ai toujours aimé le cinéma de Michel Gondry et vu tous ses films depuis Human Nature. Comme beaucoup, je classe Eternal Sunshine of the Spotlesse Mind au panthéon de mes films préférés. J’aime l’incroyable imagination de ce réalisateur, son audace créative et volontiers iconoclaste.
Faisant l’aller-retour entre la France et Hollywood, Gondry a posé ses valises à Versailles, sa ville natale, pour y filmer Microbe et Gasoil. Il a puisé dans ses souvenirs d’enfance au lycée Hoche et s’est projeté dans le personnage de Microbe, affublé d’un père électronicien et d’une mère fantasque (interprétée par Audrey Tautou qui tenait le rôle iconique de Chloé dans L’Écume des jours).
Hélas le résultat est décevant. Microbe et Gasoil est un Diabolo Menthe qui n’émeut pas, un Petit Nicolas qui ne fait pas rire. La faute à une direction d’acteurs hésitante (on se demande lequel de Ange Dargent ou de Théophile Baquet, les interprètes des deux héros, qu’on n’a d’ailleurs plus revus depuis, est le plus mauvais). La faute à un scénario languide qui peine à démarrer : on tourne en rond pendant trois quarts d’heure avant de prendre enfin la route comme la bande-annonce du film nous en faisait la promesse.
Depuis ce film sorti en 2015, Gondry n’a plus tourné de long métrage. Espérons qu’il ne nous laissera pas sur ce mauvais souvenir.
Toujours très intéressantes vos critiques, vous êtes une référence.
Merci 🙂