En 1956, en Kabylie, Neïla, une jeune paysanne rejoint, après le sac de son village, le maquis où combattent son frère et son fiancé. Elle est bientôt arrêtée par l’armée française et incarcérée dans un camp. Elle partage sa cellule avec Suzanne, une infirmière française. Les deux femmes torturées se livrent l’une à l’autre tandis que plane le spectre des exécutions sommaires.
On ne pouvait accueillir qu’avec intérêt l’annonce de l’adaptation à l’écran du livre de Nora Hamdi qui a le mérite de braquer les projecteurs sur des acteurs méconnus de la guerre d’Algérie : ces femmes, algériennes ou françaises qui ont combattu pour l’indépendance. La réalisatrice leur avait consacré un livre, publié en 2014 chez Grasset. Après avoir déjà réalisé en 2008 un long métrage, avec Leïla Bekhti et Léa Seydoux, elle a décidé d’en assurer elle-même l’adaptation. Mais le budget a fait défaut et les têtes d’affiche annoncées (Leïla Bekhti dans le rôle de Neïla, Emmanuelle Béart dans celui de Suzanne) ont dû céder la place à des inconnues.
La qualité du film se ressent de ce manque de moyens. Ses décors se réduisent à presque rien : un sous-bois du sud de la France (le film n’a pas pu être tourné en Algérie), des locaux désaffectés… La Maquisarde, qui peine à atteindre l’heure et demie syndicale, se réduit vite à un huis clos sans surprise et sans émotion entre ses deux héroïnes. Se glisse entre les deux femmes un appelé français que les méthodes barbares de ses supérieurs indignent et dont on devine par avance le rôle qu’il jouera dans le dénouement prévisible de l’intrigue.
C’est malheureusement trop peu pour donner corps à ce sujet pourtant brûlant.