Jakob Störr (Gijs Naber) est un loup de mer qui commande des cargos et des vraquiers en Méditerranée dans les années trente. À une escale à Malte, où il retrouve un vieux camarade impliqué dans des combines louches, il décide de se marier. Son choix tombe sur Lizzy (Léa Seydoux), une jeune Parisienne émancipée dont les amitiés et la vie passée sont nimbées de mystère. Le travail de Jakob l’oblige à de longues absences et nourrit sa jalousie maladive que Lizzy ne fait rien pour apaiser, en flirtant ouvertement avec son ami Dedin (Louis Garrel). Jakob décide de quitter Paris avec sa femme pour Hambourg où on lui propose un nouveau poste.
L’Histoire de ma femme est l’adaptation d’un roman écrit en 1942 par l’écrivain hongrois Milán Füst. Sa compatriote Ildikó Enyedi, qui avait signé le très réussi Corps et Âme en 2017, Ours d’or à Berlin, en réalise l’adaptation. Tourné en anglais à Budapest et à Hambourg, avec des acteurs néerlandais, français, suisse, allemand et italien, L’Histoire de ma femme est une authentique production européenne qui joue à saute-mouton entre Malte, la France et l’Allemagne (bien qu’étonnamment la montée du nazisme n’y soit même pas évoquée).
L’Histoire de ma femme était en compétition à Cannes en 2021 (c’était l’un des quatre films en lice, avec The French Dispatch, France et Tromperie, interprétés par Léa Seydoux, malheureusement interdite de Croisette après avoir contracté le Covid). Il en est revenu sans la moindre récompense. Et on comprend volontiers pourquoi à la fin de son interminable projection. Sans doute ce film est-il d’une grande élégance formelle, avec ses costumes si seyants, ses éclairages crépusculaires ; sans doute aussi son message sur le couple est-il d’une étonnante modernité ; mais il est aussi très ennuyeux et aurait pu faire l’économie de ses presque trois heures, au moins deux fois trop longues, pour ramasser son propos dans une durée plus orthodoxe.
Pardonnez moi mais je ne comprends pas ce qu’il y a de moderne dans le message sur le couple tel que vous le rapportez dans votre critique (la jalousie d’un homme à l’égard de sa femme) ?
J’ai trouvé que la relation entre Jakob et Lizzy ne correspondait pas aux canons de son temps mais était au contraire très moderne car très équilibrée : Lizzy ne vit pas sous la domination passive de son mari mais au contraire est le moteur d’une relation dont elle fixe le tempo.
Avez-vous un autre ressenti ?
Merci pour votre réponse. Je ne l’ai pas encore vu malheureusement, et après avoir lu votre critique je redoute l’ennui.