Pendant une nuit trop alcoolisée, en août 2014, à Chamonix, Sylvain Tesson chute de près de dix mètres d’une maison que, comme à son habitude, ce « chat de gouttière » était en train d’escalader. Victime d’un traumatisme crânien, de multiples fractures, il retrouve par miracle l’usage de ses jambes. En guise de thérapie, ce grand voyageur décide, contre l’avis de ses médecins, de traverser la France à pied, du Mercantour au Cotentin. Il tire de ce périple de mille trois cents kilomètres un livre publié en 2016 qu’adapte aujourd’hui Denis Imbert.
Jean Dujardin se glisse dans le rôle de l’écrivain. Il en adopte l’élégance d’un autre âge, la casquette gavroche en tweed, le chèche négligemment noué autour du cou. Ce serait un mauvais procès que de lui reprocher de ne pas suffisamment s’effacer derrière son rôle : l’interprétation de Sylvain Tesson réussit à faire oublier Brice de Nice ou OSS 117.
Le problème au contraire est la trop grande fidélité à un livre qui…. pose problème.
Il a eu pourtant un immense succès de librairie. Et c’est précisément sur ce succès de librairie que le film capitalise, sûr d’attirer en salles, où il a réalisé en première semaine un score remarquable, tous les amoureux de Sylvain Tesson et de ses carnets de voyage.
Je dois avouer un sentiment très subjectif. Sylvain Tesson m’horripile. Je trouve ses livres horriblement égocentriques. Sa fausse modestie transpire la suffisance : « Certains hommes espéraient entrer dans l’Histoire. Nous étions quelques-uns à préférer disparaître dans la géographie ». Chaque phrase semble avoir été écrite avec le souci envahissant d’atteindre à un sommet de poésie et un abîme de profondeur : « La forêt filtrait le soleil en tisserande et je traversai les rais avec l’impression de me laver le visage à chaque explosion de clarté ». Une écologie de pacotille peine à cacher un vieux fond réactionnaire et anti-humaniste : « Loin des routes, il existait une France ombreuse protégée du vacarme, épargnée par l’aménagement qui est la pollution du mystère. Une campagne du silence, du sorbier et de la chouette effraie » ou encore, citant Cocteau : « Il est possible que le progrès soit le développement d’une erreur ».
Aussi je souffre presqu’autant à la lecture de ses livres qu’à la vue des films qui en sont tirés. Les premiers ont l’avantage de ne pas être bien épais et d’être lus presqu’aussi vite qu’on voit les seconds.
Je n’avais pas aimé La Panthère des neiges, qui a pourtant cassé la baraque au box-office. Je reprochais déjà à Tesson « une idéologie volontiers conservatrice sinon rétrograde qui postule que tout était mieux avant, que la nature était parfaite et que l’intervention de l’homme en a perturbé l’équilibre et altéré la beauté ». Comme je l’avais auguré, je n’ai guère plus aimé Sur les chemins noirs. Les fans de Tesson ne seront pas de mon avis. Ni les spectateurs sensibles à la splendeur des « beaux paysages » qu’on y voit – et qui soutiennent aisément la comparaison avec la soirée diapos que Tonton Paul et Tata Nénette (elle s’appelait Antoinette mais personne n’utilisait jamais son vrai prénom) nous infligeaient jadis à leur retour de vacances en camping-car.
Mais nous nous accorderons peut-être lucidement sur un point : même si le montage réussit intelligemment à mêler l’histoire de l’accident de Sylvain Tesson et celle de sa longue marche, Sur les chemins noirs ne raconte pas grand-chose et tourne un peu en rond… ce qui n’est pas le moindre des paradoxes d’un film censé nous raconter la traversée de la France.
Moi, j’ai bien aimé le livre mais pour rien au monde ne serais allé voir cette adaptation cinématographique non fidèle au texte, qui plus est, interprété par un acteur qui n’est pas à la hauteur de l’enjeu
J’avais une appréhension après avoir lu le livre de
Sylvain Tesson en 2020
Ce film et cette traversée m’a ravi ..! Jean Dujardin
Reste sobre dans le respect de l’auteur
Une Marcheuse
Ping Page non trouvée | Un film, un jour
Grand randonneur moi-même, j’ai fait 3 chemins de Compostelle et j’aspire à faire le chemin de Rome de St François d’Assise, j’ai pris un immense plaisir avec ce film. Ma crainte de départ était Jean Dujardin, habitué des films de comédies, à ère balayée par une interprétation magnifique de sa part. N’ayant pas le courage des bivouacs, j’ai salivé de plaisir. J’ai eu beaucoup de plaisir avec ce film que j’achèterai en DVD. J’ai aussi beaucoup apprécié les interrogations de l’avenir de notre planète.
Il faut aimer la marche pour voir le film , la marche dans ces beaux départements de France est une thérapie pour celui qui le décide! Loin de la vie citadine vous marchez et réfléchissez à la vie que nous menons ! Il faut prendre le temps de regarder la nature, discuter avec les gens qu’on rencontre, apprécier le temps qui s’écoule doucement a son rythme, tout simplement prendre le temps….
vous n’aimez pas S.Tesson ? c’est votre droit . Moi je l’aime , malgré tous ses défauts et son manque de simplicité parfois dans L’ écriture ,et c’est parce que j’ai beaucoup aimé son livre que je n’irai pas voir le film . J’ai vu seulement la bande annonce , ça m’a suffit .
c’est un livre irréalisable en images , puisque c’est un livre de réflexions sur une certaine France qui se fait bouffer par la modernité , et de réflexions sur soi même.
ah l’ironie suprême de certains phrases administratives » parmi la batterie de mesuresdu rapport , on lisait des choses comme le droit à la pérennisation des expérimentations efficientes et l’impératif de moderniser la péréquation et de stimuler de nouvelles alliancescontractuelles « ce n’est pas Tesson qui parle c’est la stupide administration. Comment voulez vous exprimer cela au cinema ?