Mourad a douze ans à peine et, par la faute de ses mauvais résultats au collège, a été orienté vers un CAP mécanique à la fin de sa cinquième. Mais grâce aux stratagèmes de sa mère, qui espère pour lui un meilleur avenir, il réussit à revenir au collège. Il parviendra même à force de persévérance jusqu’au lycée et jusqu’au baccalauréat. Mais sa vraie passion est la musique.
Né en 1962 à Toulouse de parents d’origine algérienne, Magyd Cherfy, le fondateur du groupe Zebda, passé à la postérité avec son tube Tomber la chemise, a écrit en 2016 son autobiographie. Malik Chibane, un sexagénaire comme lui, qui a fait ses armes au cinéma et à la télévision, en signe l’adaptation.
Ma part de Gaulois raconte l’adolescence d’un fils d’immigré algérien dans une cité HLM d’une grande ville de province au tournant des années 80. Ce coming-of-age movie sans surprise se regarde sans déplaisir. Il nous donne honnêtement ce qu’il nous a promis. Ni plus ni moins. Le portrait tendre amer d’un adolescent qu’on voit grandir de la cinquième à la terminale, porté par l’amour indéfectible de ses parents. La difficile intégration d’un jeune beur à cheval entre deux pays, l’Algérie où il n’a jamais mis les pieds et dont il ne parle pas la langue et la France où il peine à se faire sa place. Et en arrière-plan la description d’une époque.
Ma part de Gaulois a toutefois une originalité qui le distingue du tout-venant. À rebours du parti pris naturaliste sur lequel reposent la plupart de ses homozygotes, ce film opte pour des décors volontairement artificiels. Cette théâtralité assumée détonne et étonne. Elle donne à Ma part de Gaulois un ton original, celui d’une pièce de théâtre – ce qu’il n’a jamais été – portée à l’écran.