Patpro et son oncle Hỳjnõ vivent au cœur de la jungle amazonienne. Ils effectuent ensemble un voyage à Brasilia, Patpro pour y participer à une manifestation des peuples indigènes contre la politique du gouvernement Bolsonaro, Hỳjnõ pour y désenvoûter la fille de Patpro, que des mauvais rêves assaillent.
Couple à la ville, la Brésilienne Renée Nader Messora et le Portugais João Salaviza écrivent, réalisent et produisent ensemble leurs films. Ils ont trouvé chez les Indiens Krahô une seconde famille. Ils leur avaient consacré un premier long-métrage, Le Chant de la forêt sorti en France en mai 2019. La Fleur de Buriti en constitue sinon la suite, du moins le prolongement ou peut-être le palimpseste. Il s’agit là encore, aux frontières de la fiction et du documentaire, de donner à voir la réalité de la vie des indiens Krahô.
La Fleur de Buriti évoque non seulement le présent mais aussi deux épisodes marquants du passé des Indiens Krahô : en 1940, le massacre fomenté par les grands propriétaires latifundiaires pour s’accaparer leur terre ; en 1967, la création de la Funai (Fondation nationale des peuples indigènes), la première tentative d’organisation collective des Indiens pour défendre leurs terres ancestrales des expropriations.
Je pourrais, au mot près, répéter ici ce que j’ai écrit il y a cinq ans du Chant de la forêt. D’abord je saluerais l’intérêt de cette démarche, à la fois ethnographique et politique. Son exotisme aussi, qui a de quoi séduire le spectateur parisien en quête de dépaysement. Mais ensuite, j’aboutirais à la même conclusion définitive : le rythme de ces docufictions est si lent, l’intrigue est si ténue que l’endurance du spectateur le plus patient n’y résistera pas.