Samira (Lupita Nyong’o) se meurt lentement d’un cancer incurable. Avec d’autres patients de son centre médical, elle est dans le centre de New York dans un théâtre de marionnettes quand des créatures extra-terrestres envahissent notre planète. Ultra-véloces, carnivores, elles se révèlent avoir un handicap : elles sont aveugles et se guident seulement à l’ouïe. Une seule solution pour éviter d’être leur victime : être le plus silencieux possible.
Sans un bruit racontait la survie d’une famille nucléaire, condamnée au silence dans une Amérique ravagée par une invasion de monstres extra-terrestres dotés d’une ouïe surdéveloppée. La mère de famille, interprétée par Emily Blunt était enceinte et s’apprêtait à accoucher d’un enfant dont on se demandait bien comment les cris ne risqueraient pas de mettre toute la famille en danger. Le film remportait un immense succès public et critique. C’était même mon film préféré de l’année 2018. Immanquablement hélas, un tel succès allait inciter ses producteurs à en faire une franchise. En 2021 sortait une suite, peu convaincante, Sans un bruit 2. Est prévue pour l’an prochain une suite de la suite, Sans un bruit 3.
Sans un bruit : jour 1 est un prequel. Comme son titre l’indique il raconte le premier jour de l’invasion des fameuses créatures hyperacousiques. Sur le principe, l’idée était séduisante. Le film de 2019 laissait en effet en suspens des questions sans réponse : d’où venaient ces créatures ? quel était leur but ? comment étaient-elles arrivées sur Terre ? comment les humains avaient-ils tenté de résister à cette invasion ?
Sans un bruit : jour 1 ne répond hélas qu’en partie à ces questions. Notamment on ne saura rien de l’origine des créatures ni de leurs buts de guerre. Qu’apprend-on de leur rencontre avec les humains ? Qu’elle fut – mais on s’en serait douté – brutale et sanglante.
Sans un bruit : jour 1 nous laissait espérer également la réponse à une question passionnante : comment les humains avaient-ils découvert que les monstres étaient aveugles et hyperacousiques et que, par conséquent, la meilleure parade était moins l’invisibilité (se cacher) que le silence (se taire) ?
Aussi ce film se réduit-il à pas grand-chose : l’errance de Samira dans un New York en ruines, bizarrement déserté de quasiment tout humain, sa rencontre avec Eric, un étudiant britannique encravaté au moins aussi paumé qu’elle. Je n’ose pas raconter le but de leur quête pour ne pas accabler encore plus un film qui ne le mérite pas…