Dans des montagnes reculées de Géorgie, un téléphérique hors d’âge traverse la vallée pour relier deux villages isolés. Lorsque son conducteur trépasse, une jeune femme est embauchée pour le remplacer par le superviseur autoritaire et libidineux. Elle fait la rencontre de l’autre cabinière qu’elle croisera désormais en plein ciel à chaque rotation. Entre les deux femmes qui partagent la même créativité et le même humour, l’attirance est immédiate.
Veit Helmer est un réalisateur allemand qui tourne partout dans le monde des comédies burlesques quasiment sans paroles. Absurdistan (2008) se déroulait en Azerbaïdjan, Baikonur (2011) au Kazakhstan. Il a décidé cette fois ci de poser sa caméra en Géorgie et d’y faire tourner des inconnus.
Le cinéma burlesque peut se revendiquer d’une longue histoire. Sans remonter aux glorieux ancêtres (Charlie Chaplin, Buster Keaton…), Jacques Tati, ou plus près de nous Wes Anderson, son presque homonyme suédois Roy Andersson ou Aki Kaurismäki s’en revendiquent avec un immense talent.
Dans Gondola, le pari culotté est tenu. Pas une seule parole n’y est prononcée. À défaut de dialogues, le sens doit passer par d’autres canaux moins utilisés : l’expression des visages, le cadrage, le montage…. Cette audace stylistique est séduisante. Surtout quand elle se met au service d’une ode à la vie et à l’amour.
Mais hélas, Gondola se réduit très vite à une succession de saynètes. Chaque rencontre des deux cabines, au-dessus du vide, est l’occasion pour les deux conductrices de faire assaut d’inventivité, par exemple de se lancer dans un numéro de claquettes, de transformer leur cabine en vaisseau pirate ou d’improviser quelques accords de musique. Prise séparément, chacune de ces saynètes est un petit bonbon ; mais montées à la file, elles deviennent vite répétitives et ennuyeuses. Le film na beau ne durer qu’une heure vingt-deux à peine, on a l’impression qu’il se traîne interminablement.