Rona a bientôt trente ans. Elle est alcoolique. Son addiction a lentement gangréné sa vie professionnelle et personnelle, poussant à bout son compagnon Daynin, acculé à la rupture. En dernier ressort, Rona décide de quitter Londres et de rentrer chez elle, dans les îles Orcades, à l’extrême nord de l’Ecosse. Elle devra y solder ses traumas infantiles et y trouvera peut-être le chemin de la rédemption.
Adapté du roman autobiographique à succès de Amy Liptrot, qui a raconté son retour sur l’île minuscule de Papay dans l’archipel des Orcades, sa cure de désintoxication et son travail pour la société royale de protection des oiseaux (RSPB), The Outrun (le titre du film n’a pas été traduit alors que le livre éponyme a été publié en France sous celui de L’Ecart) repose sur les épaules de Saoirse Ronan. La bankable actrice irlandaise (Reviens-moi, Brooklyn, Lady Bird…) a acheté les droits du roman, produit son adaptation, choisi elle-même la réalisatrice allemande Nora Fingscheid, révélée par l’étonnant Benni, et annexé le rôle principal.
L’histoire compte deux volets nettement distincts : Londres, les nuits de plus en plus alcoolisées de Rona, les black out de plus en plus nombreux ; les Orcades, ses paysages sauvages, le sevrage, les rechutes et la lente désintoxication. Pour éviter une construction trop binaire, le scénario mélange les temporalités, montrant alternativement Rona ici ou là, avant ou après, au point parfois d’égarer le spectateur dans une chronologie confuse, la couleur de ses cheveux constituant un repère trop fragile.
Certes The Outrun bénéficie de l’impressionnant charisme de Saoirse Ronan. Mais l’histoire que ce film raconte, à l’issue sans surprise, a si souvent été filmée (on pense à Nos vies formidables, à My Beautiful Boy et à Ben is Back mais on pense plus encore à trois films français extraordinairement réussis : La Prière (2018), La fête est finie (2017) et Le Dernier pour la route (2009)) qu’elle peine à susciter le moindre intérêt.
peut-être faut-il tenir compte des majorités qui n’ont pas vu autant de films que vous et ne sont donc nullement blasés sur le sujet…quant à « peiner à susciter le moindre intérêt », c’est peut-être un peu dur, non, au vu de l’abyssale vacuité d’une énorme partie de la production de films actuelle, type super héros ou autres débilités? (sorry, parfois j’ai du mal à réfréner mon énervement devant des commentaires aussi négatifs alors qu’il y a tant de daubes totales…)