La terre est un matériau de construction millénaire. Elle était déjà utilisée dans la vallée de la Mésopotamie onze mille ans avant Jésus-Christ. Aujourd’hui, si le béton domine, on redécouvre ses vertus.
La société Jupiter Films affiche un slogan audacieux : « Santé, Spiritualité, Connaissance ». Son catalogue contient des documentaires sur le bouddhisme zen, la permaculture ou l’intelligence des arbres. L’idée de ce documentaire a germé au sein de l’association Amàco, un centre d’expérimentation, de recherche, de formation et d’expertise spécialiste de la terre crue dans la construction et l’architecture, installé près de Bourgoin-Jallieu dans l’Isère.
D’une durée d’une heure et huit minutes à peine, qui ne le prédisposait guère à une sortie en salles, Toucher terre raconte l’histoire de l’utilisation de la terre crue dans la construction de la plus haute Antiquité à l’époque moderne. C’est une ressource abondante, aisément accessible, qui s’intègre bien dans son environnement, isolante et insonorisante, biodégradable. Son utilisation ne nécessite quasiment aucun outil et requiert une formation très simple. Le documentaire filme un chantier participatif où, sans aucun bruit de machine, un groupe d’hommes et de femmes construit lentement un mur en pisé.
Ce documentaire politiquement très correct n’intéressera guère que les passionnés d’architecture en terre crue. Les autres ne verront guère la nécessité d’aller le voir en salles, sinon, pour ceux d’entre eux à l’esprit le plus mal tourné, pour railler les bobos qui aiment fouler la boue à pied nus et jeter des mottes de terre sur un mur en érection (!).