My Sunshine ★★★☆

À Hakodate, au nord du Japon, Takuya est un jeune garçon timide, affligé d’un bégaiement pénalisant. Pour s’intégrer, il pratique les sports populaires parmi les garçons de son âge : le base-ball l’été et le hockey sur glace l’hiver venu. C’est à la patinoire qu’il fait la connaissance de Sakura, une jeune patineuse talentueuse. Le coach de Sakura est un ancien champion international qui s’est installé sur l’île d’Hokkaïdo par amour pour son conjoint. Il a l’idée d’apparier Takuya et Sakura pour les faire participer aux épreuves de couple du prochain championnat national.

Le jeune réalisateur Hiroshi Okuyama avait déjà retenu l’attention avec son premier film, Jésus, sorti en 2018. Projeté dans la section Un certain regard à Cannes le printemps dernier, My Sunshine a fait l’unanimité.

Il faut en effet lui reconnaître bien des qualités. Il s’agit d’une histoire originale, comme on a peu coutume d’en lire ou d’en voir. Elle est délicieusement éclairée par les rayons obliques d’une lumière hivernale qui inonde l’intérieur de la patinoire ou lèche les bords du lac gelé sur lequel les patineurs s’entraînent le temps d’une échappée hors de la ville. On pourrait la croire réservée aux passionnés de patinage artistique, un sport au kitsch revendiqué qu’il est de bon ton de tenir en piètre estime. Sans doute, les séquences de patinage sont-elles nombreuses et le Clair de Lune de Debussy ou la Valse hollandaise finissent-ils par nous sortir par les oreilles.

Mais l’essentiel n’est pas là. Il est dans le coup de foudre que ressent Takeya et dans l’amour pur qu’il voue à Sakura. Il est dans la délicatesse de l’enseignement que leur prodigue leur coach visant tout à la fois à les faire progresser dans leur discipline et à les faire grandir. Il est enfin dans l’épanouissement de ces trois personnages qu’un hiver à Hokkaido – un titre qui aurait peut-être mieux convenu que l’antithétique My Sunshine – aura fait évoluer.

En voyant la bande-annonce, je croyais avoir par avance anticipé les développements du scénario : je tenais pour acquis qu’au terme d’un long entraînement ardu, le jeune couple remporterait le championnat et partagerait son succès avec leur entraîneur chaudement récompensé de ses efforts. Il n’en est rien. Le scénario prend un chemin de traverse qui a le mérite de nous surprendre. J’en ai beaucoup aimé le plan final, qui laisse ouvert le champ des possibles.

La bande-annonce

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