
Sally Bauer est une nageuse suédoise née au début du vingtième siècle qui établit plusieurs records de natation avant de traverser la Manche en août 1939, quelques jours à peine avant la déclaration de guerre.
Le film de Frida Kempff a le mérite de ranimer le souvenir de cette sportive oubliée qui devint une célébrité pour avoir multiplié les records dans un sport qui, à l’époque, était l’apanage des hommes.
Il montre l’accumulation des obstacles qui se dressent sur son chemin. Mère célibataire, Sally Bauer a été reniée par sa famille et renvoyée au plus extrême des dénuements. Les services de l’aide à l’enfance lui ont enlevé la garde de son enfant. Le père de celui-ci, un journaliste danois marié et père de famille, plus âgé qu’elle d’une bonne dizaine d’années, a refusé d’assumer ses responsabilités.
À force de vouloir à tout prix nous faire admirer cette « femme puissante », Den svenska torpeden, sorti en 2024 en Suède, verse dans l’hagiographie.