King of Kings: à la poursuite d’Edward Jones ★☆☆☆

Qui connaît Edward Jones (1898-1963) ? Il n’a même pas les honneurs d’une page Wikipedia à son nom. Pourtant, il fut l’un des hommes les plus riches des Etats-Unis. Descendant d’esclaves, obligé de fuir le Mississipi sous la menace du Ku Klux Klan, il s’installe avec ses deux frères et sa mère à Chicago et y fait fortune dans l’entre-deux-guerres grâce à un jeu d’argent illégal, l’ancêtre de la Loterie nationale. Sa petite-fille Harriet Marin a décidé d’exhumer sa mémoire.

Ce documentaire raconte une vie rocambolesque. Edward Jones s’est follement enrichi, a dû émigrer, en France en 1937, au Mexique quelques années plus tard, a été emprisonné, kidnappé par la mafia… King of Kings nous plonge dans le Chicago de Scarface, de la Prohibition, de la mafia de Sam Giancana avec lequel Jones et ses frères ont mené un combat à mort. Il évoque aussi les discriminations dont étaient victimes les Afro-Américains.

Pour exhumer cette mémoire effacée, sa petite-fille Harriet Marin est revenue de Paris où elle a immigré à Chicago. Elle a interviewé quelques rares survivants de ces temps anciens – parmi lesquels un lointain cousin, le célèbre Quincy Jones – et des historiens. Elle a rassemblé des archives. Le défaut du montage est d’être lesté d’une musique envahissante et inutile.

Symboles d’un melting pot américain à l’envers, les descendants d’Edward Jones ont essaimé à travers le monde. On a parfois l’impression que ce documentaire a d’abord été réalisé pour eux et que nous, simples spectateurs, avons été conviés à une soirée diapo qui ne nous était pas destinée. Mais l’originalité du destin d’Edward Jones nous autorise à nous y inviter.

La bande-annonce

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