Lettres siciliennes ★★☆☆

Lorsque Catello Palumbo (Toni Servilio) sort enfin de prison après avoir purgé sa peine, ce vieux politicien sicilien, lié à la Mafia, a tout perdu : son honneur, sa richesse, sa position sociale… Les services secrets siciliens lui proposent un marché : pour éviter la destruction imminente du complexe hôtelier dont il est encore propriétaire, il doit les aider à retrouver le dernier caïd encore en liberté, Matteo (Elio Gennaro), qui vit claquemuré dans un appartement dont il ne sort jamais.

Lettres siciliennes s’inspire d’une histoire vraie. Son titre original est Iddu, le pronom par lequel était désigné Matteo Mesina Denaro, le capo arrêté en janvier 2023 après trente ans de cavale. Cette histoire aurait pu être traitée sur le mode du polar ; mais les deux réalisateurs, qui avaient déjà signé ensemble Salvo et Sicilian Ghost Story, empruntent une autre voie : celle de la farce grinçante.

Je sais que ses admirateurs vouent à Toni Servillo une admiration inconditionnelle. Je suis beaucoup plus réservé car je trouve son jeu très monotone. C’est précisément dans le registre de la farce grinçante qu’il excelle – et qu’il se cantonne depuis La Grande Bellezza qui lui a valu une tardive reconnaissance internationale. Politicien déchu, mari ridiculisé au sein de sa propre famille, poucave (merci à ma belle-soeur de m’avoir appris ce mot) pleutre, il excelle dans Lettres siciliennes. Dans un rôle plus ingrat, Elio Germano, méconnaissable, qu’on a vu il y a peu dans le rôle-titre de Berlinguer, est tout aussi impressionnant.

Mais Lettres siciliennes est bien long – il dépasse largement les deux heures. Tout y est pathétique : la mafia ou ce qu’il en reste, la police presqu’aussi corrompue que les criminels… Cette interminable farce amère, qui se serait peut-être mieux prêtée à une mini-série qu’à un film, fait long feu.

La bande-annonce

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *