Madeline Elizabeth Sloane est lobbyiste à Washington. Toujours tirée à quatre épingles, d’une froideur cinglante, elle met son efficacité redoutable au service de ses clients. Mais lorsque le lobby des armes lui demande de mener campagne contre une proposition de loi qui en restreindrait l’usage, elle quitte son employeur et embrasse la cause adverse. La cynique lobbyiste aurait-elle un cœur ? Difficile à croire.
« Miss Sloane » est un film taillé sur mesure pour Jessica Chastain. Un aspirateur à Oscar… qui n’a pas fonctionné puisque Jessica Chastain n’y a pas même été nominée (c’est une autre rousse qui a remporté le trophée). Elle y est pourtant impériale. Son rouge à lèvres, ses tailleurs impeccables, ses hauts talons vertigineux nourriront les fantasmes les plus indicibles des petits cochons qui sommeillent en chacun (ou presque ?) d’entre nous [Voilà une phrase que je n’aurai pas osé écrire le 8 mars. Le fait que nous soyons le 9 m’y autorise-t-il ?].
Il ne faudrait pas pour autant réduire « Miss Sloane » à un simple faire-valoir de son actrice principale. C’est aussi un scénario sérieusement charpenté. Le lieu de l’intrigue (Washington DC et ses monuments les plus emblématiques près desquels les limousines empruntées par Liz Sloane glissent en silence), la froideur de l’héroïne (qui n’est pas sans rappeler le personnage de Clare Underwood) évoquent évidemment « House of Cards ». Mais les dialogues à la mitraillette (j’ai cherché sans succès la touche « pause » pour les assimiler complètement) m’ont fait aussi penser aux scénarios de Aaron Sorkin qu’il s’agisse de « The Social Network » ou de la série « The Newsroom » dont on croise avec plaisir deux visages familiers (Sam Waterston et ALlison Pill).
Enfin « Miss Sloane » vaut pour le plaisir jubilatoire que propose sa conclusion. Je n’en dirai pas plus. J’en ai déjà peut-être trop dit en vous l’annonçant. Sans doute ce twist final est-il un brin trop abracadabrantesque pour être totalement crédible. Mais M. Night Shamalyan et Split peuvent aller se rhabiller.
Tu crois que le 8 mars c’est offensant de trouver une femme sexy ?
Je pense qu’il n’y a pas de jours pour trouver une femme sexy.
Mais je pense aussi que ma remarque est un peu déplacée et que j’aurais peut-être dû la taire.