La Filmothèque du Quartier Latin ressort un vieux film de Douglas Sirk, pour les aficionados de Todd Haynes dont l’œuvre, notamment son Carol, est inspirée du grand maître. Écrit sur du vent n’est pas le meilleur film de Douglas Sirk, mais il n’en est pas moins représentatif de son œuvre.
Un riche magnat, fils à papa (Robert Stack qui n’avait pas encore joué Eliot Ness). Une sœur nymphomane (Dorothy Malone qui remporta pour ce rôle l’Oscar de la Meilleure Actrice dans un second rôle ). Une épouse vertueuse qui réussit à le guérir de son alcoolisme (Lauren Bacall majestueuse évidemment). Un ami d’enfance protecteur amoureux de l’épouse – mais s’interdisant par loyauté de lui déclarer sa flamme – et adulé par la sœur (Rock Hudson qu’on ne regarde plus sans penser à sa fin tragique).
C’est Dallas vingt ans avant l’heure.
Avec ce goût qu’avaient les drames américains des années 50 pour les situations paroxystiques. Qu’on pense à Un tramway nommé Désir, Tant qu’il y aura des hommes, La Chatte sur un toit brûlant, Soudain l’été dernier, Géant ou À l’est d’Eden, ces films ont leur lot de personnages alcooliques, nymphomanes, impuissants ou franchement cinglés qui entretiennent avec le sexe une relation passablement compliquée. Était-ce une caractéristique de l’Amérique de Eisenhower ? Ou plutôt une forme de transgression par rapport à la morale sévère de cette époque ?
Robert Stack et Dorothy Malone incarnent de tels personnages. Leur jeu outrancier est à la fois terriblement démodé et absolument jubilatoire. Par comparaison Ruck Hudson et Lauren Bacall sont bien fades.
C est vrai Rock Hudson est trop sage et trop lisse, il est presque toujours ainsi dans ses films et on admire son physique parfait. Dorothy Malone est une excellente actrice qui est assez oubliée, Stack est très bien aussi. J ai toujours vu les films de Sirk ou de Tennessee Williams( inspires des scenarii plutôt ) comme une volonté de montrer les cotes obscurs de la psyché humaine face au puritanisme ambiant de l époque ..