Franck (Pierre Niney) est sapeur-pompier de Paris. Il vit son métier comme un engagement total auprès de ses camarades. Il réside à la caserne avec sa femme Cécile (Anaïs Demoustier) enceinte de deux jumelles. Il rêve de monter en grade.
Mais il est victime d’un grave accident au feu qui le plonge dans le coma et le défigure. Grand brûlé, il doit apprendre à se reconstruire, être accepté des autres et s’accepter soi-même.
On parle beaucoup de Pierre Niney et de sa performance étonnante. Sans doute l’un des acteurs les plus vibrants de sa génération, qui a atteint très jeune la gloire au point de monopoliser les écrans, il s’était fait plus rare depuis quelques mois. Son interprétation bouleversante le remet en haut de l’affiche et en course pour un nouveau césar après celui qu’il a remporté en 2015 pour Yves Saint Laurent.
Mais les heures de maquillage auxquelles il s’est astreint pour se glisser dans la peau d’un grand brûlé ne doivent pas occulter l’interprétation autrement délicate d’Anaïs Demoustier. On sait ici l’envoûtement qu’exerce sur moi l’actrice dont je salue chacun des films, même les plus mauvais, d’une dithyrambe excessivement louangeuse. Je l’ai rarement vue plus bouleversante dans le rôle difficile de la femme aimante d’un grand blessé, abrutie de chagrin et de fatigue, dont la force vient à manquer face au sacrifice qui est attendu d’elle.
On l’aura compris : Sauver ou Périr fait pleurer. On passe une bonne moitié du film, après le terrible incendie filmé en caméra subjective, à s’essorer les yeux et se moucher le nez. C’est sa plus grande qualité. C’est son plus grand défaut. Car, au-delà d’un certain seuil, le tire-larmisme devient insupportable. On aurait aimé plus de délicatesse, plus de subtilité et, pour le dire en un mot, moins de bons sentiments à ce film excessif. Dans le même registre, Patients de Grand Corps Malade et Mehdi Idir, qui racontait la longue convalescence d’un grand accidenté, était autrement réussi.