Ben Burns (Lucas Hedges) a dix-neuf ans. Il est toxicomane. En cure, il vient passer Noël chez ses parents : Holly (Julia Roberts), sa mère, Ivy, sa sœur, Neal son beau-père qu’Holly a épousé après s’être séparée du père de Ben et d’Ivy, ses deux demi-frère et sœur enfin, plus jeunes. Sans oublier le chien Ponce.
À trois semaines d’intervalle sortent deux films sur le même sujet : l’addiction d’un enfant pour la drogue et le combat d’un parent pour l’en sauver. Ben is back est le premier. Le parent est une mère jouée par Julia Roberts en lice pour les prochains Oscars. My Beautiful Boy sortira le 6 février. Le parent est un père joué par Steve Carell.
C’est sans doute la preuve que le sujet touche une corde sensible aux États-Unis. Sensible car le fléau de la drogue frappe tous les milieux et pas seulement les plus marginaux – et la maison des Burns témoigne de l’aisance matérielle dans laquelle Ben a grandi. Sensible car il corrompt la cellule familiale qui est, on le sait, une valeur sacro-sainte outre-Atlantique – et ce n’est pas par hasard que l’action du film se déroule la nuit de Noël.
Le match entre les deux films semblait joué d’avance. La critique semble avoir tranché. Première assassine Ben is Back qui « confirme le virage sinistre pris par la filmographie de Julia Roberts, désormais partagée entre comédies conformistes, thrillers cheap et drames familiaux tire-larmes » (Yann Moix ! sors de ce corps !).
Pourtant Ben is back est moins mauvais qu’on le dit. Sans doute faut-il dépasser les réserves, totalement subjectives, que suscitent Julia Roberts et son sourire d’un demi-kilomètre. Sans doute faut-il aussi ne pas s’arrêter aux rebondissements d’un scénario à la fois peu crédible (Ben et sa mère écument les bas-fonds de la ville pour retrouver leur chien kidnappé par des dealers) et convenu (chaque rencontre est l’occasion de dévoiler un pan du passé de Ben) jusqu’à un épilogue inutilement dramatisé.
Pour autant, on ne peut qu’être touché par les deux personnages principaux : une mère, dont l’amour maternel inconditionnel n’a pas été entamé par les épreuves qu’elle a traversées, et un fils, tiraillé entre le désir de s’amender et les sirènes de la rechute.