Le saviez-vous ? The Revenant est le remake de Man in the Wilderness (bizarrement traduit Le Convoi sauvage), un western de 1971 où Richard Harris (le directeur Dumbledore des deux premiers Harry Potter) tenait le rôle repris par l’oscarisé Leonardo.
Ce qui frappe, c’est la ressemblance entre l’original et le remake. Une ressemblance qui pourrait être fatale à The Revenant qui n’a pas inventé grand-chose qui ne se trouvait déjà dans Man in the Wilderness : la bataille avec l’ours, la trahison des deux trappeurs, la dépouille de bison disputée aux loups, les Indiens menaçants… Tout y était déjà et même en mieux. Le méchant est le Capitaine Henry joué magistralement par John Hudson, le grand acteur-réalisateur (alors que, dans The Revenant, le méchant est joué par son adjoint laissant au capitaine un rôle moins clair). Il existe entre le capitaine et le héros une relation familiale contrariée (alors que Iñarritu invente à DiCaprio un fils). Dans Man in the Wilderness, les trappeurs halent un bateau, conférant à leur course contre l’hiver une dimension absurde et grandiose, dont Herzog s’inspirera pour Fitzcarraldo. Enfin, la fin de Man in the Wilderness est plus convaincante que celle de The Revenant.
De là à dire que The Revenant ne méritait pas les éloges que je lui ai ici-même adressés, il y a un pas que je ne franchirai pas. Car The Revenant est un film tourné au XXIe siècle, avec une technologie de pointe qui donne au spectateur, comme jamais, l’impression d’être au cœur de l’action. Par contraste, Man in the Wilderness est un film du XXe siècle, bien fade, lent, statique. Et l’interprétation sans profondeur de Richard Harris constitue un repoussoir au talent de DiCaprio.