Joy est un film déroutant. Avec Jennifer Lawrence et Bradley Cooper, on escompte une comédie romantique gentiment superficielle qui se conclura logiquement par la réunion des deux sex symbols les plus bankable du cinéma américain sous les yeux complices de Robert De Niro et Isabella Rossellini – dont la présence est censée attirer les seniors. Il n’en est rien.
Joy n’est pas une comédie romantique. Ce n’est pas non plus une ode aux valeurs familiales ni à l’amour. Joy est un film totalement dépourvu de la tendresse sirupeuse dans laquelle s’engluent bon nombre de films américains. Pour autant, Joy n’évite pas le piège d’un autre type de bien-pensance : celui de l’éloge d’un certain modèle américain. La success story entrepreneuriale. Vous êtes divorcée ? Vous vivez chez vos parents avec vos deux gamins ? Vous gagnez une misère dans un boulot harassant ? N’ayez pas peur ! La réussite est au bout du chemin si vous serrez les dents et croyez dans vos rêves.
La recette fonctionnait plutôt bien avec Julia Roberts dans Erin Brockovich. Elle ne fonctionne pas avec Jennifer Lawrence, trop jeune, trop lisse, pour être crédible dans le rôle d’une housewife rêvant de commercialiser une serpillière révolutionnaire.