Claude Lelouch tourne depuis cinquante ans le même film. Son titre varie : Un homme et une femme, Hommes femmes, mode d’emploi, Un + une… mais, sourd aux modes fluctuantes, c’est toujours le même film sur la magie de l’amour.
J’adore son cinéma, son énergie, sa générosité et même sa musique (si ce n’est pas un coming out, ça y ressemble !). La bande-annonce de son dernier film m’avait mis l’eau à la bouche. De l’amour, de l’humour, des voyages ! Tout ce que j’aime !
Quelle ne fut ma déception !
L’action se déroule en Inde où Claude Lelouch aurait récemment connu une révélation en recevant le darshan (étreinte) d’Amma, un gourou du Kerala. Il essaie de nous faire partager cette expérience mystique en campant deux Français : un compositeur donjuanesque sur le point de se ranger et l’épouse un peu barrée de l’ambassadeur de France.
Si Jean Dujardin et Elsa Zylberstein sont terriblement séduisants, dans leurs rôles de quarantenaires amoureux de l’amour, ils sont abandonnés à eux-mêmes sans texte ni direction d’acteurs. Les plans s’étirent au-delà du nécessaire frisant le ridicule. Le scénario progresse cahin-caha au rythme des étapes ferroviaires du périple des héros – et de quelques libertés prises avec la géographie indienne. Le comble est atteint avec Christophe Lambert dans le rôle de l’ambassadeur en smoking, mari amoureux et trompé, et d’un épilogue parisien qui pèse des tonnes.