Il est de bon ton de critiquer les séries B françaises en les comparant à leurs homologues outre-Atlantique : budgets riquiqui, intrigues banales, misérabilisme social… C’est souvent injuste, car le cinéma français sait produire des petits films bien troussés, bien écrits, bien joués, secs et efficaces.
Braqueurs est de ceux-là. Certes ni le titre ni l’affiche, ni le pitch concocté par une paresseuse boîte de com ne brillent pas leur originalité. À se demander quelle audience est visée, car Braqueurs ne plaira pas seulement à un public masculin, amateur de cascades et de scènes d’actions.
Yanis dirige une bande de braqueurs. Une erreur commise par son petit frère l’oblige à se frotter à des dealeurs des cités. Pour sauver sa famille, il doit braquer un « go-fast » chargé d’héroïne.
Le scénario de Braqueurs n’est pas simpliste. Riche en rebondissements et en personnages, il aurait facilement rempli deux heures. Julien Leclercq a l’intelligence de le résumer en une heure vingt, nerveuse, dense, sans gras. La caméra ne lâche pas Yanis. En chef de clan taiseux, Sami Bouajila confirme, si besoin en était, son talent. Souvent cantonné au rôle de l’Arabe de service, il excelle aussi bien dans la comédie (Good Luck Algeria) que dans le film d’action.