Coup sur coup trois romans français que j’avais lus et diversement appréciés viennent d’être portés à l’écran : Tout, tout de suite (Sportès-Berry), Elle (Djian – Verhoeven) et aujourd’hui L’Origine de la violence écrit par Fabrice Humbert et réalisé par Élie Chouraqui.
Ces adaptations posent des questions qui me passionnent depuis longtemps. Peut-on réaliser un grand film à partir d’un mauvais livre ? Oui : c’est le cas de tous les films de Kubrick adaptés d’œuvres littéraires sans grand intérêt y compris 2001… Peut-on réaliser un mauvais film à partir d’un bon livre ? C’est le cas hélas de cet « Origine… »
Car le drame autofictionnel de Fabrice Humbert, sorti en 2009, était terriblement réussi. Il mettait en scène un professeur de lycée qui croit reconnaître son père sur une photo de détenus du camp de Buchenwald. Cette découverte n’est que la première d’une série de révélations sur des secrets familiaux longtemps enfouis.
L’histoire n’est pas sans rappeler Un secret, le roman de Philippe Grimbert adapté avec beaucoup d’élégance par Claude Miller. L’élégance, c’est précisément ce qui manque à Élie Chouraqui. L’auteur de Paroles et musique et de Ô Jérusalem filme à la truelle. Les flash-back dans les camps de concentration sont d’une pachydermique maladresse. Et le choix de César Chouraqui pour jouer le jeune héros est calamiteux.