Freida, photographe surdouée, convie dans le plus grand secret ses meilleures amies à son mariage dans une belle maison portugaise à Goa. Mad, la chanteuse, Pam, la bourgeoise mal mariée, Nargis, la militante, Jo, l’actrice métisse, Su, la businesswoman, et même Laxmi, la bonne, sont chacune à leur façon des « déesses indiennes en colère ».
Le film de Nan Palin est indien à 200 %. 100 % de vitalité, de musique, de rires et de larmes. 100 % d’académisme à sa façon de consacrer une saynète à chaque personnage, qui incarne une des facettes des violences faites aux femmes en Inde : le viol, l’homophobie, la violence de classe, l’exploitation capitaliste, la phallocratie triomphante, le mariage arrangé…
Le sujet est grave. Et, par un tournant que rien n’annonçait, il bascule aux deux tiers du film dans le drame, sauvant Déesses indiennes en colère de la guimauve très girly dans laquelle il s’était gentiment installé. Pour autant ce film qui se prétend féministe défend avec une touchante maladresse la cause des femmes : avec des top models longilignes filmées dans des décors de rêve, une domestique traitée comme une sœur mais rappelée régulièrement à sa condition ancillaire et une working girl qu’on culpabilise de délaisser son rôle de mère. Dans le même registre La Saison des femmes de Leena Yadav était autrement plus subtil.