Mais quelle mouche a piqué Hollywood de faire un remake du western indépassable de John Sturges (1960) avec Yul Brynner et Steve McQueen ? A-t-on voulu attirer un public nostalgique comme moi de ce chef d’œuvre ? Ou un autre qui ne l’aurait pas vu et qui s’imaginerait s’en approcher à travers son remake ? Qu’un pareil film puisse se monter est tristement révélateur de la paresse et de la frilosité des majors
Car il n’y a pas grand chose à tirer du travail laborieux de Antoine Fuqua. Respectueux de l’original, il en garde la trame archiconnue : des villageois martyrisés recourent à une bande de mercenaires pour se libérer du tyran qui les oppriment. Les chapitres convenus du western de John Sturges sont respectés. D’abord le patient recrutement des sept mercenaires – qui en 2016 incarnent un échantillon plus bigarré qu’en 1960. Ensuite la formation des villageois à l’art de la guerre. Enfin, après une attente fébrile, l’assaut final, la résistance héroïque, les pertes nombreuses (qui parmi les sept succombera ? qui survivra ?) et la victoire.
Sauf que rien de ce qui faisait le charme épique du western de 1960 ne fonctionne. Aucun des mercenaires, lesté désormais d’un lourd passé psychologisant, n’est attachant. Ni Denzel Washington qui reprend le rôle de Yul Brynner (pourquoi pas), ni Chris Pratt dans celui de Steve McQueen.
Le plus paradoxal survient avec le générique final qui reprend l’espace de quelques mesures, la célébrissime musique de Elmer Bernstein (mais si ! vous la connaissez !). On est pris pendant quelques secondes d’une excitation qui s’éteint aussitôt que se dissipe l’illusion qu’on n’est malheureusement pas en train de revoir l’original mais hélas de découvrir une pâle copie.