En 1970, l’homme le plus puissant du monde libre, Richard M. Nixon, reçoit à la Maison-Blanche la star la plus adulée de son temps, Elvis A. Presley. Que se sont-ils dits ? Probablement pas grand’chose. Mais cette rencontre mythique a stimulé l’imagination de Liza Johnson qui en a fait un film.
Bien mal lui en prit. Car « Elvis &Nixon » est totalement dénué d’intérêt. L’histoire ? Il n’y en a pas. Sinon celle d’une rencontre que peine à organiser l’entourage de la star (qui tente tant bien que mal de satisfaire ses lubies) et celui du président (deux énarques à lunettes qui ont compris l’impact qu’une photo avec le King pourrait avoir sur la popularité du Président républicain). Bien piètre tension dramatique !
Le film se réduit au cabotinage de ses acteurs principaux. Michael Shannon est un immense acteur, par le talent et par la taille. Il endosse les costumes improbables du King et joue à merveille la folie mégalomane de la star au crépuscule de sa carrière. Que dire en revanche de Kevin Spacey, horriblement grimé pour ressembler à « Tricky Dick » (Richard le roublard) ? Il doit son rôle à son interprétation de Franck Underwood dans « House of Cards ». Dix ans plus tôt, le rôle aurait été confié à Martin Sheen, le président de « West Wing ». Il aurait été plus ressemblant et plus convaincant.