La Vergangenheitsbewältigung, tel est le sujet du dernier film de Barbet Schroeder, un Suisse allemand à la filmographie éclectique qui ne parle plus sa langue maternelle.
La Vergangenheitsbewältigung, c’est la capacité à regarder son passé dans les yeux. Marthe et Jo en sont tous les deux incapables à leur façon. Dans la blanche Ibiza des années 90, la première refuse l’amnésie collective de ses contemporains. Son refus prend la forme d’un déni : elle ne parle plus l’allemand, ne monte pas dans une Volkswagen, ne boit pas de Riesling. Le second, jeune DJ fraîchement débarqué de Berlin, mixe à l’Amnesia, le club à la mode, au motif que les enfants ne sauraient être tenus responsables des crimes de leurs pères.
Ainsi posé, le sujet est passionnant, qui ressemble à une dissertation de philosophie.
Son traitement, trop théâtral, est décevant qui nous conduit paresseusement à un dénouement attendu.
Reste la relation troublante entre Marthe et Jo, dont on se demande quel tour elle prend et sur laquelle le voile n’est pas levé.