Épidermolyse bulleuse, insuffisance rénale, neuroblastome… Ambre, Charles, Camille, Tugdual et Imad ont entre six et neuf ans. Ils sont atteints de maladie grave. Certains n’en guériront pas. La documentariste Anne-Dauphine Julliand les filme.
Difficile de ne pas se laisser attendrir par des enfants malades qui, en dépit du calvaire qu’ils traversent, conservent inaltérablement leur joie de vivre. Difficile d’émettre un jugement critique sur un documentaire qui fait de la souffrance enfantine son sujet principal.
La bande-annonce du documentaire de Anne-Dauphine Julliand se suffit à elle-même. On ne peut la regarder sans être doublement ému. Ému devant la fragilité de ces touts petits bonhommes frappés par des maladies lourdes dont certains ne se relèveront pas (quoi de plus déchirant que d’évoquer « la fin de vie » d’une enfant de neuf ans et les « soins palliatifs » qu’elle pourrait recevoir ?). Ému devant leur vitalité, la réalisatrice ayant l’intelligence de ne filmer ni leur douleur ni leurs larmes mais au contraire les pages les plus lumineuses de leurs éclats de vie.
Pour autant, on ne peut pas ne pas être vaguement mal à l’aise devant cette entreprise qui ne nous laisse d’autre alternative que l’empathie. Ce documentaire nous kidnappe. Il est des kidnappings plus malhonnêtes et plus désagréables. Celui-ci n’en est pas moins un pour autant.