« Le passé, le présent, le futur ». Rien de moins…
Terrence Malick voit grand. Trop peut-être. Voyage of Time que les producteurs français ont sous-titré, pour des motifs qui m’échappent, Au fil de la vie a l’ambition insensée de raconter l’histoire du monde depuis sa création. Docu écolo pour Disney Channel ? Pas vraiment. Terrence Malick ne s’abaisse pas à faire œuvre de pédagogue. On n’apprendra rien avec Voyage of Time : rien sur l’histoire de la Terre, son passé, son présent et encore moins son futur.
Car, hélas, Terrence Malick vise plus haut. Il veut réaliser un hymne beethovénien à la vie, une œuvre à la saisissante beauté et au puissant message panthéiste. Des images à la beauté confondante, une musique symphonique envahissante, la voix éthérée de Cate Blanchett (ou celle de Brad Pitt dans la version IMAX) qui ânonne des commentaires aussi creux que vains (« After all those years, what does that mean to be us? »).
Comme une mouche devant une lampe à lave, on peut lentement se laisser hypnotiser. On peut aussi s’endormir. Alternativement, on peut se foutre en rogne. Ou encore aller voir un autre film.
D’ailleurs les distributeurs ont opté sur une stratégie de diffusion insolite. Le film a été diffusé en « séance unique » le jeudi 4 mai à 20 heures. Il ne faut jamais dire jamais : la séance soi-disant unique a été dupliquée le jeudi 29 juin (voir l’affiche ci-contre). Pourquoi un tel choix ? Mystère…