Entre Paz (Maria Valverde, révélation ibérique), la jeune photographe, et César (Gilles Lellouche à contre-emploi), l’ancien reporter de guerre, c’est le coup de foudre et l’amour fou sous le soleil d’Espagne. Mais bientôt la routine s’installe. Paz s’ennuie et l’enfant qu’elle donne à César ne lui redonne pas goût à la vie. Elle s’enfuira. jusqu’où ?
Mélanie Laurent adapte le roman de Christophe Ono-Dit-Biot récompensé en 2013 par le Grand prix du roman de l’Académie française et par le prix Renaudot des Lycéens. Il a le couple pour sujet. Mais son angle d’attaque est original. Il ne s’agit ni du coup de foudre ni du désamour, deux phases que la littérature et le cinéma ont exploré ad nauseam.
Paz est dépressive. La faute à César qui l’aime comme un fou mais peut-être pas comme elle le souhaiterait ? La faute à cet appartement trop petit où elle se heurte aux portes et tourne comme un lion en cage ? La faute à Paris à son ciel bas, à sa pluie fine que cette Espagnole solaire ne supporte pas ? La faute au baby blues après la naissance d’Hector ?
Toujours est-il que Paz explose. Elle doit partir. Tout quitter. Après une première moitié filmée dans la pénombre cafardeuse d’un appartement parisien, la seconde est inondée du soleil d’Oman. On en découvre les côtes découpées et arides, les spots de plongée désertiques, les fonds marins pleins de mystères et de merveilles.
Difficile de parler de Plonger sans déflorer ce que César découvrira à son arrivée à Oman. Le scénario du film, fidèle sur ce point au livre, n’entretient pas un suspense inutile. Le lecteur malicieux l’aura peut-être deviné à me lire entre les lignes.
Dans La Constance du jardinier, le couple formé par Ralph Fiennes et Rachel Weisz présentait les mêmes symptômes : très amoureux l’un de l’autre, mais incapables de vivre ensemble. Las ! Christophe Ono-dit-Biot n’est pas John Le Carré et Maria Valverde, aussi séduisante soi-elle, n’a pas le charme envoutant de Rachel Weisz.