Mona (Leïla Bekhti) et Sam (Zita Henrot) sont sœurs. Mona a pris des cours de théâtre. Mais c’est Sam l’autodidacte, plus naturelle, plus spontanée, qui est devenue comédienne.
Mona se réjouit en apparence du succès de sa cadette, acceptant de s’occuper de son fils quand les tournages l’éloignent de chez elle et de l’assister dans la préparation d’un rôle difficile.
Chez les frères Rénier, on connaît bien le cadet, Jérémie, révélé dès l’enfance par les frères Dardenne. On connaît mal l’aîné, Yannick, qui a interprété des petits rôles dans un tas de productions cinémas ou télé, françaises ou belges. On imagine sans peine la part d’autobiographie qui se cache dans ce film qui raconte les déchirements de deux sœurs actrices.
Que Carnivores ait permis aux deux frères de régler leurs problèmes psychanalytiques est une chose, qu’il séduise le public en est une autre. Car tout sonne vite faux dans ce thriller psychologique – comme tout sonnait déjà très faux dans L’Amant double, le dernier film d’Ozon où Jérémie Rénier (déjà lui !) jouait le double rôle de son frère et de son jumeau. On ne croît pas un seul instant au personnage de Sam, actrice fantasque, mère étouffante et amante toxique (ça fait quand même beaucoup). On ne croit guère plus à celui de Mona, trop froide, trop calculatrice pour être crédible. Le verdict populaire est tombé sans appel : le film a quasiment disparu des écrans après deux semaines d’exploitation.