Photographe, sculpteur et performer mondialement connu, l’Écossais Andy Goldsworthy travaille la nature. La pluie, la pierre, l’argile : tels sont les materiaux dont il fait ses œuvres éphémères et changeantes au gré de la météo. Une rivière, un champ, une colline : tels sont les lieux où il les expose. Thomas Riedelsheimer lui avait consacré un premier documentaire en 2004. Voici le second.
Le documentariste allemand a suivi pendant trois ans le land artist britannique à travers le monde : des rues d’Edimbourg à la jungle amazonienne en passant par la garrigue provençale et le New Hampshire. Au gré de ce tour du monde, on découvre in situ ses réalisations les plus marquantes : des « pierres dormantes », des arbres peints, des rochers emmurés, des rivières endiguées…
Sans se presser, Penché dans le vent alterne des interviews de l’artiste et des images de ses œuvres. Le cheveu grisonnant, les pieds dans la glaise, Andy Goldsworthy dit des choses belles et simples sans pontifier ni jargonner. On lui est en particulier reconnaissant de nous éviter le prêchi-prêcha New Age qu’on craignait sur Mère nature, sa beauté et sa fragilité. Il n’est jamais plus convaincant que lorsqu’on le voit au travail, tâtonnant, échouant souvent (parce que le vent s’est levé et emporte les feuilles dont il avait patiemment revêtu la roche), réussissant parfois à faire naître de la beauté.
Sans doute Penché dans le vent fascinera-t-il ceux qui s’intéressent au Land Art et à l’œuvre de Andy Goldsworthy. Sans doute sera-t-il l’occasion pour ceux qui ne le connaissait pas de découvrir son travail. Pour autant, cette réalisation très académique ne se hisse pas au-delà du tout-venant documentaire et, s’il a sa place sur Discovery Channel, sa sortie en salles, aussi confidentielle soit-elle, ne se justifiait pas.