Stephanie Smothers (Anna Kendrick) est une jeune veuve qui, dans une petite ville du Connecticut, consacre toute son énergie à l’éducation de son fils et à l’animation de son vlog, un blog illustré de vidéos présentant à d’autres mères de famille ses meilleures recettes de cuisine. Elle tombe immédiatement sous l’emprise de Emily Nelson (Blake Lively), une femme dont le style, l’emploi chez un grand couturier new yorkais et la maison ultra-moderne sont aux antipodes de la vie rangée de Stéphanie.
Mais Emily disparaît brutalement. Stephanie se lance à sa recherche.
Une femme disparaît… Le thème n’est pas nouveau. Hitchcock en avait même fait le titre de l’un de ses films d’avant-guerre. Récemment, David Fincher y consacra un film Gone Girl et le livre de Paula Hawkins, adapté à l’écran avec Emily Blunt et Rebecca Ferguson, La Fille du train, connut un immense succès.
La « disparition » dont il est question, on le sait par avance, appelle une « réapparition ». Il s’agit donc d’une histoire à tiroirs avec son lot de révélations et de rebondissements. Ce n’est hélas pas le point fort de cette Ombre d’Emily, les motifs de la disparition d’Emily et la façon dont elle réapparaîtra – dont on ne peut évidemment rien dire – étant particulièrement abracadabrantesques.
Mais l’intérêt du film est ailleurs, dans le duo formé par les deux actrices qui se partagent l’affiche. Blake Lively, d’une froide élégance, n’a jamais été aussi sexy ni aussi venimeuse. Mais c’est surtout Anna Kendrick qui crève l’écran. On l’avait déjà remarquée en 2010 dans In the Air un film de Jason Reitman avec George Clooney. Elle avait confirmé son potentiel comique dans The Hit Girls et ses suites (Pitch Perfect 2 et 3). Elle est épatante dans ce film entièrement tourné de son point de vue : mère de famille voulant bien faire, coincée dans la médiocrité de sa vie d’Américaine moyenne, dont l’ingénuité et les maladresses burlesques la rendent immédiatement attachante…