À Ouagadougou, au Centre féminin d’Initiation et d’Apprentissage aux Métiers (CFIAM), Bintou, Chantal et Dina s’initient à la profession de mécanicienne automobile. Theresa Traoré Dahlberg les a suivies durant leur (trans)formation.
Burkinabée par son père, suédoise par sa mère, la documentariste interroge la place des femmes au Burkina Faso en filmant une promotion d’une demie douzaine de jeunes filles qui se forment à un métier a priori masculin : la réparation automobile.
Sorti le 7 mars, la veille de la Journée internationale des femmes, Ouaga Girls raconte les difficultés de ces jeunes femmes à se trouver une place dans une société patriarcale. L’une aimerait chanter, l’autre a eu un enfant trop jeune. Chacune s’interroge sur son avenir.
Ouaga Girls n’est pas seulement un film féministe dont les héroïnes auraient pu indifféremment vivre dans n’importe quel pays d’Afrique à la situation interchangeable. C’est un film tourné en 2015 dans un pays en plein changement : le Burkina Faso qui, l’année d’avant avait renversé son président, et s’apprêtait, à l’occasion des élections présidentielles et législatives de novembre 2015 à embrasser un nouvel avenir constitutionnel. Le sujet n’est jamais traité de front. Mais il est l’arrière plan permanent (une émission de radio entendue chez le coiffeur, une affiche électorale entr’aperçue tandis qu’on suit une jeune fille en mobylette…) de Ouaga Girls.
Ce documentaire pudique a les défauts de ses qualités : les jeunes filles qu’il suit sont si timides, si effacées qu’on peine à s’attacher à elles. Dommage…