Dans les montagnes du Bhoutan, une nonne boudhiste vient de disparaître. Le détective Kinley est chargé de l’enquête. Les villageois accusent Choden, une femme aussi belle que mystérieuse. Sa fuite dans la forêt semble signer sa culpabilité. Kinley part à ses trousses. Mais Choden est une « dakini », mi-femme mi déesse, qui a la capacité de dialoguer avec l’au-delà.
Dakini nous vient du Bhoutan, un minuscule royaume niché au pied de l’Himalaya, entre Inde et Chine. Son cinéma est à la mesure du pays : minuscule et inconnu. Le seul réalisateur à en avoir franchi les frontières était Khyentse Norbu qui avait signé en 1999 un film gentillet, La Coupe, sur deux enfants tibétains passionnés de football. Il faut désormais compter sur Dechen Roder.
Son film est un mélange curieux. Son pitch a l’apparence d’une enquête policière. Le duo formé entre les deux héros laisse augurer une romance convenue. Son titre et son affiche – avec ses beaux caractères alphasyllabaires – louchent vers l’exotisme.
Malheureusement Dakini échoue sur tous ces terrains. L’enquête policière emprunte de telles méandres qu’elle finit par perdre le spectateur en cours de route. La romance est si fade qu’elle peine à émouvoir. Quant à l’exotisme, le Bhoutan filmé par Dechen Roder, ses cieux bas et gris, ses villages sans charme, s’avère nettement moins joli que celui qu’on avait fantasmé. Seule consolation : l’époustouflante beauté de l’héroïne Sonam Tashi Choden aux faux airs de Gong Li. Souhaitons-lui une carrière aussi riche.