Kyung-min, une jeune lycéenne, disparaît mystérieusement. La police suspecte un suicide. Young-hee, une camarade, est la dernière à l’avoir vue vivante. La police, la mère de la disparue, ses amies d’école l’accablent de reproches.
Pour apprécier After my death, un avertissement n’est pas inutile. On se tromperait en attendant un thriller sur l’élucidation du mystère qui entoure la mort de Kyung-min. Le sujet du film n’est pas là. Il n’est pas dans le suicide de cette adolescente mais dans les conséquences qu’il provoque dans son entourage et au premier chef sur Young-hee.
L’enquête menée autour du suicide de Kyung-min n’est donc pas le fil directeur du film. Et ce serait faire un mauvais procès à After My Death de lui reprocher de ne pas l’élucider. Le personnage principal du film est bien Kyung-min – étonnamment interprétée par Jeon Yeo-bin, une jeune inconnue prometteuse – tout aussi suicidaire devenue le bouc émissaire du malaise provoqué par la disparition de Kyung-min.
Si le taux de suicide des adolescent.e.s en Corée du sud est parmi les plus élevés au monde, deux fois plus important qu’en France, After My Death ne tourne pas pour autant au film-à-thèse. Il conserve tout du long son ambiguïté : moitié thriller, moitié drame contemporain. C’est sa principale qualité ; c’est aussi son principal défaut. Car on est tout à la fois frustré d’une intrigue policière qui ne se noue jamais vraiment et se dénoue a fortiori moins encore et pas vraiment convaincu par l’exposé du mal être suicidaire adolescent autour duquel Gus Van Sant et Sofia Coppola ont livré des œuvres indépassables.