Un savant fou (Michel Fau) terré dans un sous-marin veut créer « l’androgyne », l’homme et la femme réunis dans un couple idéal. Il a identifié deux cobayes : Dolorès Rivers (Arielle Dombasle), une réalisatrice de films, et Nicolas Atlante (Nicolas Ker), un chanteur de rock. Avec l’aide de trois producteurs, il convainc la première de recruter le second pour son prochain film qui sera tourné à Venise et en Égypte.
On oscille entre le fou rire et l’effarement devant le dernier film d’Arielle Dombasle. Ses précédentes collaborations aux films de son mari (Le Jour et la Nuit qualifié par les Cahiers du cinéma de « plus mauvais film français depuis 1945 »), d’Alain Robbe-Grillet (Gradiva) ou de Michel Houellebecq (La Possibilité d’une île) suscitaient des réactions identiques. Une telle persévérance dans le navet force l’admiration.
Rien ne fonctionne dans Alien Crystal Palace. On a rarement vu film plus mal joué, plus mal éclairé, plus mal scénarisé (qu’est allé faire Jacques Fiseschi dans cette galère ?). On pouffe devant Jean-Pierre Léaud déguisé en dieu Horus ou Arielle Dombasle, soixante-cinq au compteur, dans une scène dénudée de porno lesbien digne de (Grand)MomPorn. Au point de se demander à certains moments particulièrement calamiteux du film s’il ne s’agit pas d’une farce subtilement auto-dérisoire. Mais hélas, Arielle Dombasle semble dénu(d)ée de second degré.
La postérité – sinon le postérieur – d’Arielle Dombasle interroge. Comment des films peuvent-ils se monter – si l’on ose dire – autour de son nom ? Qui acceptent d’y participer ? Comment sont-ils financés ? Qui les distribue ? Qui les regarde ? Les complotistes de tous poils y verront la fortune voire la main de Bernard-Henri Lévy, président (depuis 1993 !) du conseil de surveillance d’Arte France. Est-ce la seule explication ?